LA CHIROPRAXIE, UNE DISCIPLINE RECONNUE DEPUIS 2002 EN FRANCE
Originaire des Etats-Unis où elle a été fondée en 1895, la chiropraxie n’est reconnue en France que depuis 2002, à travers la loi du 4 mars dite loi Kouchner. Il faudra cependant attendre 2011 pour que soit appliqué le décret relatif aux actes et aux conditions d’exercice de cette discipline, et que soit ainsi précisé le périmètre d’activité des chiropracteurs. Cette reconnaissance ne se traduit pas pour autant par une prise en charge du coût des soins par l’Assurance Maladie, mais de plus en plus de mutuelles et d’assurances privées le proposent.
En France, on recense environ 700 chiropracteurs contre près de… 30 000 ostéopathes ! Une différence qui s’explique en partie par une formation très différente entre les deux disciplines : la chiropraxie résulte d’une formation unique, répondant à un standard international, qui requiert 6 années d’étude à temps complet (soit 5 500 heures réparties entre la théorie et la pratique) ; un ostéopathe peut suivre un cursus de 5 ans, mais il peut aussi avoir fait des études de médecine ou de kinésithérapie, et avoir passé un diplôme universitaire de 200 à 400 heures. "Un kinésithérapeute-ostéopathe n’aura pas la même connaissance du diagnostic qu’un médecin, et, à l’inverse, un médecin-ostéopathe n’aura pas le toucher d’un kinésithérapeute", estime Caroline Lambert. En France, seuls 5 % des ostéopathes sont issus du cursus complet.
LES 3 PRINCIPALES CAUSES DU MAL DE DOS
Le mal de dos concerne presque tout le monde puisque l’on considère que 80 % des gens auront un problème de dos au cours de leur vie. C’est d’ailleurs la principale raison qui amène les gens à consulter un chiropracteur. Comme l’explique Caroline Lambert, il existe trois grandes façons de se faire mal au dos :
- Une position maintenue, qui peut entraîner des raideurs musculaires sur une ou plusieurs zones de votre dos : un long trajet en voiture, une nuit entière à plat ventre, une journée à fixer votre écran d’ordinateur… et la lombalgie n’est pas loin.
- Une mobilisation rapide du dos (le fameux "faux mouvement"), qui se traduit immédiatement par une tension musculaire.
- Enfin, des mouvements répétés et le port de charges, qui usent les disques intervertébraux et augmentent la pression sur ceux-ci, favorisant le risque de hernie discale.
CHIROPRACTEUR-OSTÉOPATHE : QUELLES DIFFÉRENCES ?
Si la chiropraxie et l’ostéopathie sont toutes deux des méthodes thérapeutiques manuelles non-médicamenteuses indiquées dans le traitement des douleurs dorsales, "la chiropraxie est plus centrée sur les systèmes nerveux et ostéoarticulaire, tandis que l’ostéopathie l’est plus sur les systèmes viscéral et liquidien, crânien", précise Caroline Lambert.
De fait, les actes autorisés ne sont pas les mêmes, et ces différences sont reconnues au niveau des décrets. "L’ostéopathe est autorisé à traiter ce qui est fonctionnel, le chiropracteur a le droit de traiter ce qui est fonctionnel et pathologique", explique la chiropracteur. Sauf contre-indication, un patient souffrant d’une sciatique ou d’une hernie discale, par exemple, peut se faire manipuler par un chiropracteur mais pas par un ostéopathe. De même, "seul le chiropracteur a le droit de pratiquer des actes de manipulation ("les craquements") sur les cervicales, lorsqu’il n’y a pas de certificat de contre-indication", précise Caroline Lambert.
COMMENT SE DÉROULE UNE SÉANCE DE CHIROPRAXIE ?
Une séance de chiropraxie débute toujours par un interrogatoire du patient sur sa pathologie et ses antécédents (chutes, accidents, …), mais aussi sur ses conditions de vie et de travail : pratique d’un sport, poste sédentaire, travail sur écran (fixe ou portable), port de charges… Puis le chiropracteur procède à une évaluation visuelle pour étudier la posture du patient assis et en mouvement (position de la tête, équilibre du bassin, alignement des épaules…), et à des palpations pour ressentir les éventuelles tensions musculaires et blocages susceptibles d’expliquer ses douleurs.
Le traitement chiropratique repose principalement sur des actes de manipulation de la colonne vertébrale et de mobilisation des articulations. Mais le travail du chiropracteur ne se limite pas au seul traitement, il vise aussi à prévenir la récidive au travers de conseils posturaux, nutritionnels ou, plus largement, d’hygiène de vie, informe Caroline Lambert. "La chiropraxie consiste à corriger les dysfonctionnements (ou subluxations) de la colonne vertébrale mais surtout à éduquer le patient sur les positions à éviter. Les chiropracteurs agissent en prévention".
Source : doctissimo.fr